Dans cet ouvrage de référence, l’auteur présente une nouvelle interprétation du mythe qui révèle l’origine de la malédiction qui frappe la lignée des Labdacides ainsi que les causes de la pandémie à Thébes. En effet, au fil des générations, des dettes se sont accumulées, creusant le lit de la tragédie à venir. La solution n’est plus dans la fuite en avant, mais dans la conscience d’un passif dont il faudrait s’amender, à l’instar de la traversé d’Œdipe de Thèbes à Colone.
Au commencement d’Œdipe-roi le décor est planté : une terrible épidémie s’est répandue, provoquant la stérilité de la terre, des animaux et des humains. À l'autre bout du récit, Œdipe à Colone se termine avec la garantie de prospérité pour un peuple et, peut-être, l'humain. Pour comprendre la transformation de la peste en prospérité, l'auteur retrace l’historique des dettes accumulées par les Thébains, notamment les deuils non faits, souvent tenus pour responsables dans le tarissement des forces de vie. Par exemple, il montre que la tentative de Laïos d'éliminer Œdipe à sa naissance rejoue un autre filicide, plus ancien, perpétré sur le premier héritier du trône de Thèbes, le roi Penthée, dont le deuil n’avait pas été fait.
La découverte d’une trame transgénérationnelle sous-jacente à son œuvre réhabilite le génie de Sophocle et révèle un précieux modèle thérapeutique. À l’époque, son œuvre fût une réponse à l’épidémie de peste qui ravagea Athènes. Un message toujours actuel pour aborder notre propre dette environnementale : au lieu de continuer à charger les nouvelles générations, suivons Sophocle lorsqu’il dénonce les causes de la pandémie à rebours des étapes de la métamorphose d’Œdipe en héros de Colone.